Jusqu’en 2004, les services de transport de personnes handicapées bénéficiaient du cofinancement de l’assurance-invalidité (AI) à hauteur de quelque 2,2 millions de francs par année. Ces subventions fort précieuses ont été supprimées dès 2005 dans le sillage de la IVe révision de l’AI, entraînant des changements de fond. Depuis cette date, les apports financiers proviennent du canton, d’un côté, et des usagers («franchise»), de l’autre.
Fort heureusement, le canton a sensiblement augmenté le budget alloué au transport-handicap depuis le retrait de l’AI, ce qui a permis de détendre quelque peu la situation. Le financement reste néanmoins une question centrale, d’autant que les moyens disponibles permettent tout juste de financer 24 courses par an et par personne ayant droit, soit 12 trajets aller et retour (donc un par mois).
L’amélioration de l’accessibilité des transports publics aux personnes handicapées devrait apporter une bouffée d’oxygène aux services de transport-handicap. Cependant, il y aura toujours des personnes qui ne pourront pas utiliser les transports publics – même s’ils sont équipés conformément à la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand) –, notamment parce qu’elles n’arrivent même plus à se rendre à l’arrêt le plus proche. Sans oublier l’évolution démographique, qui induira un besoin croissant de prestations de transport.
La ratification par la Suisse de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH-ONU) laisse entrevoir de nouvelles perspectives en matière d’offre comme de financement. Ce texte pose des exigences claires, en particulier concernant la mobilité des personnes.